OCCUPATION DE L'AMBASSADE D'IRLANDE

 

  Aujourd'hui, vendredi 25 juin 2004, nous sommes venus à l'Ambassade d'Irlande pour demander la fin de l'injustice qui frappe la famille Dghai. Le 19 mai 2004, la sous-préfecture de L'Haÿ-les-Roses (94) a refusé la régularisation de la famille Dghai, qui vit en France depuis des années, ayant ici de nombreuses attaches familiales et privées. Le prétexte du refus est que Najat, l'épouse de Mohamed Dghai, ainsi que leur fils aîné, Kamel, "ne peuvent être admis au séjour que s'ils sont en situation régulière sur le territoire français".

  L'administration donne donc à Najat le "conseil" suivant : "Il lui appartient de solliciter auprès des autorités consulaires françaises du pays de son choix la délivrance d'un visa long séjour lui permettant de s'établir en France." Nous savons que ce "conseil" est hypocrite, car l'obtention d'un visa pour la France suit une procédure souvent dénoncée : il est bien connu que les consulats français accumulent les difficultés pour les demandeurs qui se heurtent au règne de l'arbitraire. Ainsi, Najat a dû attendre pendant trois ans son visa d'entrée en France, qu'elle a obtenu après quatre refus.

  Surtout, le "conseil" donné à la famille Dghai revient à séparer une mère et son fils de leur époux et père, qui serait condamné à les attendre, en compagnie de Yasmine. Celle-ci, autorisée par sa naissance (à Ivry (Val-de-Marne) en 2002) à rester, devra elle aussi attendre sans comprendre le bon vouloir des autorités pour revoir ici sa maman. Cette situation faite à la famille Dghai est donc une violation flagrante de ses droits fondamentaux, tels qu'ils sont précisés dans nombre de textes internationaux, signés et ratifiés par la France :

- la Convention internationale des droits de l'enfant, qui fait prévaloir l'intérêt supérieur de l'enfant sur toute autre considération (art. 3) et affirme clairement que "les États veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de ses parents" (article 9) 

- la Convention européenne des Droits de l'homme, qui dit que "toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale" (article 8).

  Par cette action, nous voulons interpeller l'opinion publique européenne et les autorités de l'Union européenne, afin que cesse le traitement inhumain subi par la famille Dghai, comme des milliers d'autres personnes sans-papiers.

 

Les amis de la famille Dghai

Paris, le 25 juin 2004